Évènement du 27 mai 719 :
Fondation de l’abbaye de Flavigny.
Sa fondation :
L’abbaye Saint-Pierre de Flavigny-sur-Ozerain est une ancienne abbaye de moines bénédictins qui a été fondée en mai 719, par Widrad ou Widerard
ou Wideradus, seigneur burgonde, à l’époque mérovingienne, en lui léguant un vaste territoire.
On ne connait pas beaucoup d’éléments sur la famille de ce Widrad, son père se nomme Corbon.
On trouve du IXème ou XIème siècle, des nobles Corbon et Arduin, dans la
région de Tours, mais également le nom d'Arduin est à l'origine des
Seigneurs de Scey-en-Varais dans le comté de Bourgogne. Sont-ils issus du
même lignage ? les sources ne sont pas suffisantes. En 719, dans l’acte de fondation, il écrit : « […] J'ai construit un monastère sur mes propres fonds et à mes frais au lieu nommé Flavigny ; je l'ai légué selon la règle, à l'abbé Magnoald et à ses moines pour qu'ils le possèdent à perpétuité ». Cet acte a été passé à Semur-en-Auxois.
Le premier abbé est donc Magnoald, mort en 745. Widrad lui succède comme abbé laïque jusqu’en 747, date de sa mort.
Après Flavigny, Widrad avait fondé, en 722, pour ses deux sœurs, une abbaye à Saulieu et une autre à
Faverney, des couvents de moniales bénédictines.
Soumise à la règle de saint Benoît de Nursie, qui vise à harmoniser le temps des moines entre la prière et le travail manuel, la charte de fondation de Flavigny est approuvée en 745 au concile d'Autun.
L’abbaye se développe rapidement notamment par des relations fortes qui existent entre les abbés et les rois carolingiens, ces derniers voulant s’imposer en Bourgogne s’appuient sur les clercs, pour arriver à leur objectif.
Ils nomment à la tête des établissements ecclésiastiques, des proches ou des fidèles. Ce principe de nomination fut similaire dans beaucoup de cités épiscopales bourguignonnes, et faisait partie des opérations réalisées en grande partie par Pépin le Bref, puis par son fils Charlemagne, pour éradiquer toute résistance locale, et permettre d’affirmer la domination Pippinide puis Carolingienne sur la Bourgogne.
L’abbaye de Flavigny est l’une de leur porte d’entrée. L’abbé Manassès, 4ème abbé, a été nommé en 755, par
Pépin le Bref, et
Charlemagne accorde en 776, à Manassès, l’autorisation de fonder un monastère à Corbigny, en mémoire au père du fondateur de l’abbaye. Cette autorisation ne fut pas exécutée, sans qu’on sache pourquoi.
L’abbé Adevald est nommé comme ambassadeur par
Louis le Pieux, pour des différents à régler dans l’empire, une fois il est envoyé en Septimanie, vers le marquis Bernard, et une autre fois en Italie, vers Lothaire, fils de Louis.
Le comte de Mâcon et Chalon,
Guérin ou Warin, est nommé abbé laïque en 849, par
Charles le Chauve, certainement en récompense de son soutien victorieux à la
bataille de Fontenoy-en-Puisaye en 841.
L’abbé Egile qui venait de l’abbaye de Prüm découvre l’autorisation de Charlemagne sur la création du monastère de Corbigny, il fait confirmer en 864, par
Charles le Chauve, cette autorisation. Le monastère de Corbigny va voir le jour.
Sous l’abbatiat de Vulfade, l’église de l’abbaye Saint-Pierre de Flavigny est solennellement consacrée par le Pape Jean VIII le 28 octobre 878. Les
Normands (Nortmanni dans les chroniques) assiègent et pillent l’abbaye en janvier 887, de nombreux moines trouvent la mort dans cette attaque.
Après Vulfade, mort en 890, ce sont les évêques d’Autun qui exercent l’abbatiat de Flavigny, jusqu’en 990, date à laquelle l’évêque Gautier rend aux religieux de l’abbaye, le droit d’élire leur propre abbé.
En 1019, le roi
Robert le Pieux, à la prière de l’abbé Amédée, concède aux moines de Flavigny, la possession d’une chapelle de Saint-Jean à Autun.
Entre 1025/1055, l’évêque d’Autun, Helmuin accorde aux moines le prieuré de Conches.
En 1096, Hugues qui sera appelé plus tard Hugues de Flavigny, est nommé abbé. Hugues qui se dit, proche parent de l’empereur Othon III, le soutient dans la lutte contre le pape, sur l’élection des évêques. Il va se heurter avec l’évêque d’Autun et les autres moines de l’abbaye. Il est démis de sa fonction en 1101. Il est connu pour avoir écrit une chronique historique sur tous les
évènements du monde, depuis la naissance de Jésus jusqu’à son époque.
En 1113, Etienne de Bâgé, évêque d'Autun, convoque à Semur-en-Auxois une assemblée de barons afin d'apaiser un différend entre les moines de Flavigny et des gentilshommes du voisinage
qui les vexaient. Parmi les nobles convoqués, on trouvait Savaric de Vergy, Aderan de la Roche,
Milon de Frolois, Geoffroy de Grignon, Hugues de Montréal, Hugues de Thil et Gislebert de Gresigny. Le fief disputé fut rendu
à l'abbé de Flavigny, Gérard, et les moines donnèrent mille sous à Hugues de Marigny avec un palefroi.
Entre 1230 et 1250, l’abbaye développe un important atelier de sculpture, qui travaillera pour nombres d’établissements religieux bourguignons.
En 1359, lors de la Guerre de Cent Ans, les Anglais assiègent Flavigny pendant six semaines. L’abbaye est pillée.
L’abbaye est endommagée par les conflits lors des Guerres de religion, du XVIème siècle, ce qui rendit nécessaire la construction d’une vaste enceinte fortifiée entourant l’abbaye et ses dépendances.
Au XVIIème siècle, l'édifice est dans un état déplorable lorsque les bénédictins de l'abbaye de Saint-Maur s'y installent en 1644. Ils engagent d'importants travaux qui dureront jusqu'au milieu du XVIIIème siècle.
Malgré les aléas, la communauté monastique se maintient jusqu'en 1789.
À la Révolution française, il ne reste plus que cinq moines à l’abbaye, alors qu’elle devait en compter soixante pendant les deux siècles précédents.
L’église fut en grande partie détruite et tout le domaine fut morcelé en propriétés privées, tandis que les constructions monastiques étaient en partie utilisées par la fabrique d'Anis.
Gravure de l'abbaye au XVIIème :
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