L’origine du duché – la bourgogne éduenne – le comté d'Autun
Le cœur du duché va se constituer sur cette bourgogne éduenne,
tout d’abord autour d'Autun et de Chalon-sur-Saône, puis de Chalon seule, et
enfin d’Autun. L’histoire de Chalon est narrée dans un chapitre distinct
(cf. ce chapitre). Nous raconterons ici les événements majeurs sur la région
éduenne.
L'un des premiers comte connu à Autun, est Thierri Ier (?-793)
qui épouse Aude la fille naturelle de Charles Martel. Thierri est également en
possession des comtés de Mâcon et de Vienne. Lorsque Charles intervient en
Bourgogne en 736, pour exercer son pouvoir, Thierry est l'un des fidèles de son
beau-père.
Le comte Thierri se voit également commandé l'une des deux
armées de Charlemagne, en 791, lors de l'intervention contre les Avars en
Europe centrale.
Ses successeurs sur le comté sont effacés, on ne connaît que
leur nom, son fils Thouin (793-796) lui succède sur l'Autunois, peut-être sur
le Mâconnais. Son autre fils, Guillaume reçoit le comté de Toulouse en 788.
Il fonde le monastère de Gellone en 804 et s'y retire comme moine en 806. Il
sera canonisé.
Une autre famille, les Nibelungen, fait son apparition sur le
comté, c'est celle issue de Childebrand Ier, frère de Charles Martel.
En 796, Childebrand II, petit-fils du précédent est nommé
missus et comte sur l'Autunois (796-815), et reçoit de Charlemagne le domaine
de Perrecy en Charolais. Cette région du Charolais est incluse dans le comté
d'Autun.
Son frère Nibelung II épouse Berthe, une sœur de Thouin et
de Guillaume, les deux familles sont unies.
Thierri II (815-821), fils de Thouin succède à Childebrand II
sur le comté d'Autun.
En 818, Nibelung III, fils de Nibelung II, est connu comme
propriétaire à Baugy, domaine séparé de Perrecy, dans le Charolais.
À la mort de Thierri II, c'est son cousin, Thierri III
(821-830), fils de Guillaume qui hérite du comté.
Au mois de juin 839, le roi Pépin d'Aquitaine fait présent à
Echard ou Eccard II, neveu de Nibelung III, des terres de Perrecy dans le
Charolais.
Puis le comté va à Bernard de Septimanie (830-844), frère de
Thierri III, qui possède de grands domaines dans le midi. Mais celui-ci en révolte
contre Charles le Chauve est exécuté en 844 à Toulouse.
Le comté est confié à Guérin (844-853), qui possède déjà
les comtés de Mâcon et de Chalon. Guérin est également l'époux d'Aube,
cette dernière pourrait être une fille de Thierri III.
L'histoire de ce comte et de ses fils Isembard (853-858) et
Onfroi (858-863) est racontée dans les chapitres suivants sur l'histoire de Mâcon
et de Chalon.
À partir de l’arrivée sur la scène politique de Guérin,
c’est Chalon qui devient le centre de décision de cette Bourgogne éduenne,
Guérin en fait la capitale du marquisat qui lui est attribué par Charles le
Chauve.
À la mort d'Onfroi, Bernard Plantevelue (863-864), son cousin,
prend possession du comté d'Autun, ce personnage a des droits sur l’Autunois,
son père était Bernard de Septimanie. À Pîtres, il tente d'assassiner le roi
Charles le Chauve et ses principaux conseillers et s'enfuit après la découverte
du complot. Il se maintient contre tous à la tête du comté d'Autun semant la
terreur et le malheur partout.
Le souverain le dépouille de ses honneurs qu'il donne à
Robert le Fort (864-866), qui entre en possession l’année suivante d'Auxerre
et Nevers, et devient le premier personnage de la Bourgogne. Robert chargé par
le roi de défendre le royaume contre les attaques des Normands, succombe fin
866 contre ces envahisseurs.
Charles attribue le comté d'Autun à son fils, Louis
(866-867), malgré les tentatives de prise du pouvoir par Bernard Plantevelue,
toujours présent dans la région.
Le comté change une nouvelle fois de main, Charles lègue à
son fils Louis, le royaume d'Aquitaine, et transmet le comté à Eudes
(867-870). Celui-ci est lié à Robert le Fort, certains en ont fait un frère,
d’autre un neveu par alliance. Eudes est un personnage important, il est
titulaire des comtés de Mâcon, de Dijon, et d’une partie du Varais dans la
Bourgogne Germanique.
Eudes est l’un des artisans du traité de Meerseen en 870,
mais il meurt quelques mois plus tard. L’Autunois est donné par Charles le
Chauve à Bernard de Gothie (870-877).
À la mort de
Charles le Chauve en 877, Bernard de Gothie refuse de reconnaître le fils du
roi, Louis le Bègue, comme son nouveau souverain. Bernard maître de la Gothie,
de la Septimanie, du Berry et de l’Autunois se comporte en véritable roi.
Mais la réaction du roi est sans appel, Bernard est exécuté, et ses honneurs
sont distribués entre plusieurs familles. Bernard Plantevelue récupère la
Gothie et Thierry le Chambrier (877-879), frère du comte Echard ou Eccard de
Chalon, l’Autunois.
À la mort du roi
Louis, en 879, Bernard Plantevelue, Thierry le Chambrier et Hugues l’Abbé défendent
les intérêts du roi défunt et font couronner ses deux jeunes fils, Louis III
et Carloman II. Entre-temps, Boson, possesseur de pratiquement toute la vallée
du Rhône et de la Saône (Provence, Viennois, Lyonnais, Mâconnais et
Chalonnais), revendique le comté d'Autun, et avec la conciliation du marquis
Hugues l’Abbé, Thierry cède le comté contre des abbayes en possession de
Boson.
La fondation du duché – l’œuvre de Richard le Justicier
Mais Boson se fait élire roi à Mantaille en octobre 879, il
se heurte aux rois carolingiens. L’histoire de Boson a été narrée dans le
chapitre sur le royaume de la Bourgogne Cisjurane.
Richard (880-921), défend Autun en 880, pour le compte de son
frère, mais il préfère traiter avec les rois carolingiens, et reçoit en récompense
le comté d'Autun et l’abbatial de Saint-Symphorien d’Autun.
L’empereur Charles III le Gros a acheté la retraite des
Normands de Paris en 885, en leur livrant la Bourgogne à ravager. Sens résiste,
mais l’abbaye de Saint-Germain d'Auxerre est brûlée.
Richard commence à étendre son territoire, il prend
possession du comté d'Auxerre et de l’abbatial de Saint-Germain d'Auxerre, à
la mort de son oncle Hugues l’Abbé en 886.
La mort de l’empereur en 887 et le péril des vikings vont
permettre sous l’autorité de Richard de fonder le duché de Bourgogne. Tout
d’abord, la lutte de succession de l’empereur fait éclater l’empire.
Chaque parti se donne un roi, l’archevêque Foulques de
Reims, appelle le duc de Spolète Gui, venir d'Italie se faire sacrer roi. Gui
traverse les Alpes, et arrive à Langres où se trouvent ses partisans
bourguignons : les comtes Mille de Langres, Anschier d'Oscheret et Gui
d'Atuyer, tous proches de Foulques. L’évêque Gîlon de Langres, le sacre roi
début 888. Mais Foulques abandonne son favori, car entre-temps, le 29 février,
Eudes, fils de Robert le Fort, est couronné roi à Compiègne par l’archevêque
Gautier de Sens. Gui repart en Italie et emmène ses partisans. Il se fait
couronner roi d'Italie, puis empereur en 891 avant de mourir en 894. Anschier
d'Oscheret, deviendra marquis d'Ivrée, son petit-fils Bérenger II, roi
d'Italie, et son arrière-arrière-petit-fils, Otte-Guillaume reviendra en
Bourgogne pour s’illustrer.
Suite à ces deux élections royales, la situation est confuse
en Bourgogne sur les alliances des grands, à Nevers, le comte Ratier ou Roger hésite
dans ses rapprochements entre Hugues de Bourges ou Guillaume le Pieux ou Richard
le Justicier. À Auxerre, le comte Gerbaud lui aussi hésite entre le comte de
Tours, le comte de Melun ou le comte de Dijon. Sur Mâcon, le comte Guillaume le
Pieux, également comte d'Auvergne et marquis de Gothie gouverne sans allégeance.
À Chalon, Manassès vient d’accéder à la charge de ce comté et se
rapproche de Richard.
Début 888, les Normands sont aux portes de Dijon, la ville est
défendue par le comte de Chalon, Manassès, elle résiste, les envahisseurs
pillent la campagne.
Vers 888, Richard épouse Adélaïde, la sœur du tout nouveau
roi de Bourgogne Transjurane, Rodolphe Ier, qui s’est constitué un
royaume sur la frontière est de la Bourgogne franque.
En 890, il est présent au sacre royal de son neveu Louis, à
Valence, sur le trône de la Bourgogne Cisjurane, et lui assure son soutien.
Les trois Bourgognes (française, transjurane et cisjurane)
sont maintenant dans les mains de personnages ayant des liens de parenté
multiples : Richard est oncle de Louis, sa femme est sœur de Rodolphe,
Rodolphe épouse la sœur de Louis et donc la nièce de Richard, enfin Louis épouse
la fille de Rodolphe, née d’un premier mariage. Les liens mutuels ne seront
jamais brisés entre les trois Bourgognes tant que vivront les trois hommes.
Charles fils posthume de Louis le Bègue est couronné roi en
893. Il y a deux rois Francs. Le roi Eudes pour se concilier Richard se rend à
Chalon en mai et séjourne quelques jours dans la région, mais Richard conserve
sa neutralité dans la lutte qui oppose Charles à Eudes.
Puis en 894, Richard soutient le comte Manassès l’Ancien,
qui s’empare de l’évêque de Langres, Thibaut, car ce dernier conteste l’élection
de Gales, frère de Manassès sur le siège d’Autun.
En 895, le conflit oppose Richard et Manassès contre
l’archevêque Gautier de Sens sur la vacance du siège de Troyes.
Richard et Manassès triomphent, Thibaut et Gautier sont
remplacés par des ecclésiastiques favorables à leur cause, et sur les comtés,
Richard installe des fidèles : Garnier comte à Troyes et vicomte à Sens,
et Renard vicomte à Auxerre.
À la mort de Eudes, en 898, Richard est l’un des grands qui
peut prétendre à la couronne, mais comme les autres, il reconnaît Charles III
le Simple, le Carolingien. Cette même année, les vikings ou
Normands (Nortmanni dans les chroniques)
hivernent entre
Tonnerre et Montbard, mais Richard les surprend et les défait à Argenteuil,
puis à Saint-Florentin, et repousse les envahisseurs dans la vallée de la
Seine.
Au plaid de Courtenot en 901, Richard agit en véritable
souverain de la Bourgogne, il règle un conflit entre les moines de Montiéramey
et le comte Renard de Bar-sur-Seine, frère de Manassès. À partir de cette
date, Richard occupe la première place au conseil du roi et prend le titre de
marquis de Bourgogne.
En 911, les Normands conduits par Rollon assiègent Auxerre,
mais la ville résiste, les assiégeants lèvent le camp. Puis le 20 juillet,
les Francs dirigés par Robert, duc des Francs, frère du roi Eudes, Richard et
Ebles, duc de Poitiers, leur font subir une terrible défaite devant Chartres,
plus de six mille morts chez les Danois.
Dès cette année, la légitimité de Richard le Justicier est
acquise sur les villes d'Auxerre, d'Avallon, d'Autun, de Beaune, de Brienne, de
Chalon, de Dijon, de Langres, de Nevers, de Sens et même de Troyes.
Il prend alors le titre de Duc de Bourgogne en 918. L’unité
autour de Richard cimente ce sentiment bourguignon qui existe sur cette contrée
depuis les Burgondes et qui se maintient sur les siècles suivants. Il
s’installe le plus souvent à Dijon, au détriment d’Autun et prépare le
changement de capitale de la Bourgogne franque.
Le facteur décisif du maintien dans le royaume franc de la
Bourgogne franque, est l’œuvre de Richard le Justicier, mais ce sont surtout
les luttes contre les Normands ou vikings qui cimentent ce duché très fragile
à son début. La disparition du duc Richard, en 921, est ressentie comme une
grande perte pour toute la Bourgogne. Son corps est déposé dans la cathédrale
Sainte-Colombe de Sens.
Les fils de Richard
Le fils aîné de Richard, Raoul (921-936), qui a épousé Emma
la fille du duc des Francs Robert, succède sur le principat de son père. Ces
deux autres fils : Hugues le Noir est implanté l’autre côté de la Saône
comme archi-comte sur la Haute-Bourgogne et titulaire du Lyonnais et Boson est
implanté en Lorraine.
Raoul se rallie au clan de son beau-père en lutte contre le
roi Charles le Simple. En 922, Robert et Raoul défont devant Reims Charles, qui
se réfugie en Lorraine. Robert est sacré roi des Francs le 30 juin de cette
année.
L’année suivante, les deux rois se rencontrent de nouveau,
cette fois, près de Soissons. Robert trouve la mort au combat et Charles se
sauve et appelle au secours les Normands. C’est Raoul qui barre la route aux
vikings, les grands du royaume le choisissent comme roi et il est sacré le 13
juillet 923 à Soissons par l’archevêque Gautier de Sens. Il conserve ses
domaines bourguignons, mais également ses autres honneurs dans les provinces de
Reims, Troyes, Laon et Berry qu’il administre en même temps que le royaume.
Il poursuit la lutte contre les Normands, mais il intervient également en
Lorraine et en Alsace à la demande de l’évêque de Metz.
À l’automne 924, les Normands de la Loire pénètrent dans
la Bourgogne du nord-ouest et pillent tout sur leur passage. Raoul occupé sur
la frontière Lorraine, ce sont les comtes Manassès II de Langres et Garnier de
Troyes qui leurs barrent la route. Garnier est tué, Raoul et Hugues le Grand,
fils du roi Robert, arrivent en renfort, mais les vikings réussissent à se
sauver.
Raoul tient plusieurs assemblées, en 924, à Autun, à Chalon,
pour neutraliser les seigneurs bourguignons, notamment Gilbert de Chalon. Lors
de l‘assemblée d'Autun, les grands du royaume sont présents : Hugues le
Noir et Boson ses deux frères, Gilbert de Chalon, fils de Manassès de Chalon,
Manassès II de Langres, Guillaume le Jeune, duc d'Aquitaine et comte de Mâcon,
Hugues le Grand, marquis de Neustrie, Herbert de Vermandois, l’archevêque de
Reims et les évêques de Troyes et d’Autun. Mais on note également la présence
de Hugues, marquis de Provence, régent du royaume de Provence, qui vient présenter
ses devoirs de fidélité pour le Viennois à Raoul. Le mariage entre Berthe, nièce
de Hugues, et Boson, frère de Raoul cède l’alliance entre les deux princes.
De 925 à 926, Raoul combat les Normands et il est blessé en
Artois.
En 928, il s’intéresse au royaume de Provence ou Bourgogne
Cisjurane, et à la mort de son cousin Louis, il rencontre le roi Hugues
d'Italie régent de la Provence.
Le roi-duc Raoul

Début 930, il bat une nouvelle fois les Normands.
L’année suivante, il va à Vienne recevoir l’hommage de
son cousin Charles-Constantin et fait entrer dans la mouvance française le
Lyonnais et le Viennois. Cette même année, il lutte contre Herbert de
Vermandois, et lui reprend les villes de Reims et Laon que ce dernier avait
occupé.
Entre 931 et 932, il doit lutter contre Gilbert de Chalon et
Richard de Sens qui sont en révolte. L’origine du conflit tient à la
confiscation du château d'Avallon, tenu par Gilbert, par la reine Emma.
En 935, Raoul rencontre Henri le roi de Germanie, pour signer
un accord sur la Lotharingie, qui reste dans la mouvance du germanique. Boson,
frère de Raoul, abbé laïc de Moyenmoutier et de Remiremont, et d’autres
terres sur la Lorraine se soumet à Henri. Cette même année, le fils de
Garnier de Sens, Boson devient comte de Dijon.
Raoul meurt subitement en 936 dans la consternation générale
et on l’enterre dans la cathédrale Sainte-Colombe à Sens, à côté de son père.
N’ayant pas d’héritier direct, son frère Hugues le Noir (936-952), prend
possession du duché de Bourgogne, mais ne réclame pas la succession sur le
royaume. Celle-ci se dispute entre le duc des Francs, Hugues le Grand, beau-frère
de Raoul, Herbert de Vermandois, et Louis IV, le fils de Charles III le Simple.
Hugues le Grand fait accepter par les grands, la restauration
carolingienne, et accueille à Boulogne Louis qui était jusqu’alors auprès
de son grand-père le roi de Wessex. Herbert et Hugues le Grand rendent
l’hommage au nouveau roi.
Hugues le Noir réunit une grande partie de la Bourgogne
originale, avec le duché, les comtés Outre-Saône, les comtés de Mâcon et de
Lyon. Il s’appuie sur le comte de Chalon et de Beaune, Gilbert, sur le vicomte
de Mâcon Aubri et son fils Liétaud et sur le vicomte de Dijon, Robert.
En juin 936, Louis IV qui vient d’être couronné se dirige
vers la Bourgogne, pour faire reconnaître son autorité, il arrive à Langres,
Hugues le Noir refuse de prêter serment, et se retire dans ses terres Outre-Saône.
La ville de Langres est prise par les troupes royales sous la direction de
Hugues le Grand. Louis confie le nord de la Bourgogne au duc des Francs
(Langres, Troyes, Sens, Auxerre), la partie méridionale reste aux mains de
Hugues le Noir (Mâcon, Chalon Autun, Dijon).
Février 937, les Hongrois pénètrent dans le royaume par les
frontières de l’Est, Toul et Chalons sur Marne, et se dirigent vers Sens. La
ville est détruite, les envahisseurs pénètrent dans le Berry et détruisent
tout sur leur passage. Ils rebroussent chemin et traversent la Bourgogne et
mettent le feu à Tournus et Mâcon et fondent sur l’Italie. Aucun des grands
n’essaye de les arrêter.
À l’automne 938, Hugues le Noir reconnaît la suprématie de
Louis IV et lui jure fidélité.
En 939 et 940, Hugues le Noir accompagne le roi dans ses expéditions
militaires, et le roi vient séjourner plusieurs semaines en Bourgogne. Pendant
ce temps, Hugues le Grand et Herbert de Vermandois assiègent Laon, ville
royale, et font hommage au roi de Germanie, Othon. Louis et Hugues le Noir
accourent, et reprennent Laon. Othon poursuit Hugues le Noir qui consent à
livrer des otages et jure de ne plus nuire à Hugues le Grand et Herbert, pour
arrêter l’intervention du Germanique.
Novembre 942, Louis et Hugues le Grand se réconcilient suite
à l’entremise du roi Othon. Hugues se fait accorder par Louis, l’autorité
sur toute la Bourgogne. Hugues le Noir n’est pas dépouillé de ses terres,
mais son hommage dû au roi, il doit le donner à Hugues le Grand.
En 949, renversement d’alliance, c’est au tour de Hugues le
Noir de se faire aider du roi, à Autun, le roi réunit les grands de Bourgogne.
Hugues le Noir conserve Autun, Mâcon, mais surtout les terres à l’est de la
Saône, et la fidélité de Gilbert de Chalon, comte de Chalon et de Beaune,
ainsi que celle du vicomte de Mâcon Liétaud.
Hugues le Noir retrouve la première place en Bourgogne, en
950, il sert de médiateur entre le roi et le duc des Francs.
À la mort de Hugues le Noir en 952, ses terres sont réparties
entre, Gilbert de Chalon (952-956) qui récupère ses possessions sur le duché,
et Liétaud celles sur la Haute-Bourgogne et le Mâconnais.
Les fils de Hugues le Grand et Otte-Guillaume
À la mort du roi Louis en 954, Hugues le Grand laisse une
nouvelle fois le trône aux Carolingiens, Lothaire fils de Louis succède à son
père.
En 956, avant de mourir, Gilbert remet l’ensemble de ses
droits sur le duché à Hugues le Grand, le gardien testamentaire de sa fille Liégarde.
Peu de temps après, Liégarde est mariée à Otton, second fils de Hugues le
Grand.
Hugues le Grand décède deux mois après Gilbert, ses trois
fils encore très jeunes sont sous la tutelle du comte Richard de Normandie.
Le roi Lothaire intervient, en 957, dans le duché, car Robert
de Vermandois, époux de la fille cadette de Gilbert, Adélaïde, veut
s’accaparer l’héritage de Liégarde et d’Otton. Robert doit s’incliner
devant la puissance royale.
L’année suivante, c’est au comte Raoul II de Dijon, de
s’en prendre aux jeunes héritiers, Il s’empare du château de Beaune, et de
la duchesse Liégarde. Otton reprend le château au mois de mai, mais il ne peut
récupérer son épouse, qui reste avec Raoul. Ce dernier perd son titre comtal.
À l’automne, Lothaire intervient une seconde fois en Bourgogne, et installe
sur le comté de Dijon, un homme à lui, Ouri, personnage non bourguignon. Cette
nomination brouille le roi avec les grands de Bourgogne, d’autant plus qu’il
occupe les villes et les châteaux sans retenue. Otton et son frère aîné
Hugues, le futur Hugues Capet, expriment leur mauvaise humeur. Il faut
l’arbitrage de l’archevêque Brunon de Cologne, oncle maternel des opposants
pour obtenir une trêve.
Été 959, Robert de Vermandois revient en Bourgogne, accompagné
de son frère l’archevêque Archambaud de Sens et de son cousin le comte
Renard de Sens ; ils s’emparent des villes de Troyes et de Dijon.
L’archevêque Brunon et le roi Lothaire viennent faire le siège des deux
villes, mais elles résistent et c’est seulement à l’automne 960, qu’un
accord est trouvé, où Robert abandonne ses revendications sur Dijon. Cette année
là, le roi reconnaît Otton, comme duc de Bourgogne, sous réserve de sa fidélité
et dans les mêmes conditions que celles antérieures de Gilbert de Chalon. Le
roi conserve en direct les cités de Dijon et de Langres.
Le 23 février 965, Otton meurt, Eudes-Henri (965-1002), frère
cadet de Otton lui succède sur le duché.
En 967, Lothaire est présent à Dijon
et fait don du comté à l’évêque de Langres Achard. Cette décision va créer
une vaste principauté ecclésiastique sous la direction d’un comte-évêque
qui sera suzerain des comtes de sa principauté.
Eudes-Henri accueille
à Autun en 971, le roi déchu d'Italie, Adalbert, avec son épouse et leur
fils. Cette même année, Eudes-Henri se rapproche du comte Lambert de Chalon.
Les deux hommes restent très liés, jusqu’à leurs morts.
Eudes-Henri, épouse
en 973, Gerberge veuve d'Adalbert Ier, et fille du comte Lambert de
Chalon. Eudes-Henri élève son beau-fils Otte-Guillaume, et lui destine l’héritage
du duché, car il n’a pas d’héritier. Cette année là, l’évêque de
Langres cède la citadelle de Châtillon-sur-seine au duc Eudes-Henri.
En 976, Otte-Guillaume
épouse Ermentrude de Roucy, veuve du comte Aubri II, possesseur des comtés de
Mâcon et d’Outre-Saône.
Eudes-Henri accompagne en 978, le roi Lothaire dans sa campagne
militaire contre le roi Othon II de Germanie.
En 980, Eudes-Henri remet le comté de Nevers à son beau-fils,
Otte-Guillaume. Cette année, Brun de Roucy, beau-frère de Otte-Guillaume est
élu évêque-comte de Langres.
Otte-Guillaume prend possession en 982, des comtés
d’Outre-Saône et du Mâconnais, à la mort de ses deux beaux-fils.
Après la mort de Gerberge, Eudes-Henri épouse Gersent, fille
du duc Guillaume de Gascogne, vers 986. Otte-Guillaume voit d’un mauvais œil
le remariage de son beau-père.
Dès 987, l’évêque-comte Brun de Roucy confie à son
beau-frère les charges temporelles sur toute sa principauté ecclésiastique.
Le pouvoir de Otte-Guillaume s’étend sur les deux rives de la Saône.
Otte-Guillaume donne le comté de Nevers à son gendre, Landri
(989-1028), lorsqu’il épouse sa fille Mathilde, en 989.
En 990, Eudes-Henri nomme son ami Guillaume de Volpiano, à la
tête de l’abbaye de Saint-Bénigne de Dijon sur la recommandation de l’abbé
Mayeul de Cluny. Guillaume de Volpiano se voit également confier la direction
de nombreuses abbayes bourguignonnes, dont Saint-Véran de Vergy et Saint-Michel
de Tonnerre.
Vers 996, Gersent retourne dans sa terre natale, répudiée ou
pas, elle quitte la Bourgogne. Il faut certainement voir ici l’œuvre de
Otte-Guillaume pour s’accaparer l’héritage du duché.
La succession du duché
À la mort de Eudes-Henri, en 1002, le comte Otte-Guillaume est
choisi duc de Bourgogne par les grands, il passe à l’action, avec l’appui
de son gendre Landri, et de son beau-frère l’évêque-comte de Langres Brun.
Il obtient la soumission des villes d'Autun, d'Avallon, de Dijon et de Beaune.
Landri prend possession d'Auxerre, profitant de l’absence du comte de Chalon
Hugues, qui est aussi l’évêque souverain de cette cité, seul adversaire de
Otte-Guillaume.
Par cet acte, Otte-Guillaume peut reconstituer une partie de la
Bourgogne d’origine, en rassemblant le duché et le comté de Bourgogne sous
son autorité; mais le neveu de Eudes-Henri, le roi de France Robert II, fils de
Hugues Capet, revendique lui aussi la succession. Cette succession est
importante car elle pose le problème de la suzeraineté française sur la
bourgogne franque. Si l’union des deux Bourgognes se réalise le glissement
vers l’empire germanique peut se produire, et le royaume de France est en
danger.
Robert II réagit avec vigueur, soutenu par le comte de Chalon-sur-Saône et par le duc de Normandie Richard II. Ils se présentent devant
Auxerre, mais la cité résiste, alors les troupes royales se tournent vers
l’abbaye de Saint-Germain qui jouxte la cité. Là encore les assiégeants
n’arrivent pas à prendre le lieu; Robert et ses alliés se retirent sur
Paris.
En 1004, Robert revient avec ses mêmes amis, et ils se
dirigent vers Avallon détenu par des hommes de Landri. Avallon est prise après
trois mois de résistance. Et là, oh surprise ! Otte-Guillaume s’est
joint au roi, il a vraisemblablement fait sa soumission, et rentre dans le rang.
On peut penser aussi que la montée en puissance des rois de Germanie, dans le
royaume de Bourgogne et donc dans son comté de Besançon, l’oblige à jouer
que sur un seul tableau. Une autre supposition est également possible, il faut
se rappeler que Otte-Guillaume est fils et petit-fils de roi d'Italie, or en
1002, Othon III décède subitement et une lutte s’engage pour la succession
sur le royaume italien. Ne peut-on pas imaginer qu’Otte-Guillaume n’ait pas
cherché à récupérer l’héritage familial ? et du coup il a peut-être
abandonné ses prétentions bourguignonnes pour mieux lutter en Italie, aucun
texte ne nous permet d’affirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
Début 1005, Robert se retourne vers Auxerre, Landri se
retrouvant seul capitule et livre des otages, mais manœuvre si bien que le roi
lui confirme le titre de comte d'Auxerre et donne sa fille Advise ou Adèle en
mariage à son fils Renaud.
Vers 1005-1006 ; la réconciliation entre les belligérants
semble acquise, le roi épouse Constance d'Arles, cousine de Hugues de Chalon,
et sœur du comte Guillaume II, lui-même mari de Gerberge, fille de
Otte-Guillaume, et Renaud, fils de Otte-Guillaume épouse Aelis, fille de
Richard de Normandie.
Tout rentre dans l’ordre, seule la seigneurie épiscopale de
Langres, sous la suzeraineté de l’évêque-comte Brun de Langres, reste
autonome. Brun peut compter pour la défense de Dijon sur le vicomte Gui le
Riche. Robert ne s’autoproclame pas duc de Bourgogne, car un roi ne peut pas
être titulaire d’un apanage, mais il ne désigne personne.
En 1006, Otte-Guillaume accompagne le roi en Lorraine lors de
la rencontre avec le souverain germanique Henri II.
Robert II intervient en 1015, à Sens dans le conflit, entre le
comte Rainard et l’archevêque Liéri, sur le contrôle de la cité. Robert
s’empare de la cité en avril et la rattache au royaume. Le comté de Sens
sera lui rattaché en 1055 au royaume de France. Le roi profite de cette
intervention pour la prolonger sur Dijon et tente de s’emparer de celle-ci par
la force ; mais suite à l’intervention de l’abbé Odilon de Cluny, il
ne donne pas l’assaut.
Début 1016, c’est le destin qui donne un coup de pouce au
roi, l’évêque Brun meurt. Robert s’accorde avec Lambert le successeur à
l’évêché de Langres et celui-ci lui ouvre les portes de Dijon. L’évêque
abandonne ses droits féodaux sur la ville, le comté de Dijon n’existe plus,
Dijon devient la première cité du duché de Bourgogne.
Vers 1017, Robert fait reconnaître son second fils Henri, duc
de Bourgogne.
Henri devient l’héritier de la couronne de France, après la
mort de son frère aîné Hugues en 1026. Il est couronné à Reims en présence
de son père. Robert, le troisième fils soutenu par sa mère Constance,
s’arme contre son frère. Le roi tente de ramener le calme entre ses deux
fils, mais ces derniers se liguent contre lui. Henri enlève la forteresse de
Dreux, mais le roi Robert envahit la Bourgogne et s’empare de Avallon et de
Beaune. Les fils révoltés se soumettent à leur père, et ce dernier pardonne
leurs actes.
Il y a en 1028, une famine si violente en Bourgogne qu’on
vend en plein marché de la chair humaine.
En 1030, Henri et son frère Robert se dressent une nouvelle
fois contre leur père le roi Robert. Ce dernier se réfugie en Bourgogne, où
il trouve un soutien auprès de son gendre le comte de Nevers Renaud, et de ses
amis de toujours, le comte de Chalon Hugues, et l’abbé de Saint-Bénigne de
Dijon Guillaume de Volpiano. Après avoir guerroyé quelques mois, le roi
reprend la main et fait la paix avec ses deux fils.
À la mort de son père, en 1031, Henri Ier lui succède
sur le royaume de France, et commence son règne dans le sang. Sa mère
Constance d'Arles, son frère Robert et le comte de Blois Eudes II luttent
contre lui. Henri s’appuie sur le duc de Normandie Robert, sur le comte
d'Anjou Foulque III Nerra, et sur le comte de Flandre Baudouin IV. La lutte dure
deux ans et en 1034, les rebelles sont vaincus et prêtent serment au roi.
Henri concède en 1034 la possession du duché de Bourgogne à
son frère Robert, fondateur de la dynastie capétienne de Bourgogne.
Les premiers ducs Capétiens
Au début le duché est composé des comtés d'Autun, de
Beaune, d'Avallon, de Dijon et de Châtillon-sur-Seine. Pendant trois cents ans,
les capétiens se sont maintenus à la tête de ce duché, par une succession régulière
de père en fils, et ainsi ils ont pu se consacrer à arrondir petitement mais sûrement
leurs possessions.
Les premiers ducs sont de simples féodaux, ne prêtant, ni ne
recevant l’hommage. Ils vivent dans leurs châteaux de Dijon ou de Châtillon-sur-Seine,
occupés à la chasse et à la guerre. La féodalité a rongé les droits
ducaux. Les comtes de Chalon-sur-Saône, de Mâcon, de Nevers et d'Auxerre sont
puissants. Il faudra plus d’un siècle pour que le duc de Bourgogne domine les
autres seigneurs.
Robert le Vieux (1034-1076) est un violent, après les révoltes
contre son père lors de la succession sur le duché, il fait la guerre contre
les comtes d'Auxerre, Renaud Ier, puis Guillaume Ier à
propos des limites entre le comté et le duché.
En 1048, Robert se prend de querelle avec son beau-père
Dalmace, seigneur de Semur-en-Brionnais, lors d’un banquet et le frappe de son
couteau jusqu’à ce que mort s’en suive. Jocerand, le fils de Dalmace subit
le même sort en voulant secourir son père. Pour se faire pardonner ses
exactions, Robert fait un pèlerinage à Rome et fonde un prieuré à Semur.
Robert joint vers 1050 Semur-en-Auxois au duché.
En 1059, le fils aîné du duc, Hugues, meurt assassiné, sans
doute ce meurtre est lié aux conflits qui opposent le duc au comte d'Auxerre ou
à la vengeance de la famille de Semur-en-Brionnais. Robert n’accepte pas
cette mort et fait subir de terribles hostilités à tous ceux qui se trouvent
en rivalité avec lui.
C’est ainsi qu’il s’en prend à l’évêque Aganon
d’Autun. Pour cette raison, les archevêques Geoffroi de Lyon et Hugues de
Besançon, les évêques Achard de Chalon et Drogon de Mâcon et l’abbé
Hugues de Cluny se réunissent à Autun en 1063. Le duc se présente et grâce
à la médiation et la bienveillance de l’abbé de Cluny, le duc pardonne la
mort de son fils aux meurtriers, et la paix se rétablit sur la Bourgogne.
Son second fils Henri meurt en 1072, et Robert Ier
souhaite confier son duché à son troisième fils, Robert, et non à son
petit-fils Hugues, le fils de Henri; mais le jeune homme énergique rétablit la
situation, et son grand-père confirme son héritage sur le duché.
Robert n’a pas été un grand administrateur de son duché,
il a laissé ses vassaux agir à leurs guises.
Hugues Ier (1076-1079) succède à son grand-père
et tente de remédier aux désordres nés des conflits entre les seigneurs
bourguignons, en instaurant la Paix de Dieu.
En 1078, Hugues va combattre en Espagne, les infidèles. Au
retour de son périple espagnol, il abandonne son duché et préfère se retirer
comme moine à Cluny en 1079, alors sous la direction de son grand-oncle Hugues
de Semur.
Le duché de Bourgogne au XIème siècle
Le duché passe aux mains de son frère Eudes Ier (1079-1102), qui épouse
en 1080, Sibylle la fille du comte de Bourgogne Guillaume Ier, sa sœur
Constance épouse Alphonse VI de Castille l’année suivante.
En 1084, Eudes et toute sa famille vont faire un pèlerinage à
Vézelay.
Eudes poursuit l’œuvre de son frère et va faire la guerre
en Espagne en 1089, contre les Arabes avec son frère Henri. Henri se couvre de
gloire en combattant les Maures et obtient les mains de la princesse ibérique,
Thérèse, la fille bâtarde du roi de Leõn et de Castille Alphonse VI. Il
devient le premier comte du Portugal en 1097, et le fondateur de la première
maison royale du Portugal. Ses descendants règneront jusqu’en 1383 sur ce
royaume.
Cîteaux
Nous allons faire un petit récit de l’histoire de Cîteaux.
Sa fondation, son extension et son rayonnement sont dus à un ensemble de fortes
personnalités. En premier Robert de Molesme entré très jeune au monastère de
Moutier la celle, puis devient abbé de Saint-Michel de Tonnerre et fonde en
1075 le monastère de Molesme, non loin de Tonnerre.
Devant le relâchement des moines Robert et vingt de ses
disciples s’en vont et fondent dans le diocèse de Chalon, aux confins du duché
et du comté de Bourgogne, au lieu-dit « les Cistels », sur une
terre appartenant au vicomte Renard de Beaune, le monastère de Cîteaux en mars
1098 avec l’accord du duc Eudes.
Mais Geoffroy, nouvel abbé de Molesme, en appelle à Rome
et demande l’arbitrage du pape Urbain II, sur le discrédit où est tombée
son abbaye.
Le légat du pape, Hugues de Die, réunit au printemps 1109
à Lyon, l’évêque de Chalon, Gauthier de Couches, l’évêque d’Autun,
celui de Mâcon, les abbés de Tournus, de Saint-Bénigne de Dijon, et Geoffroy
de Molesme. Robert doit retourner à Molesme, mais Cîteaux voit sa légitimité
reconnue. Robert obéit avec douleur et retourne à Molesme, où il meurt onze
ans plus tard.
Les moines de Cîteaux élisent le prieur Aubry pour succéder
à Robert. L’évêque de Chalon Gauthier confirme Aubry, abbé du nouveau
monastère ; les abbés du monastère seront toujours confirmés par les évêques
de Chalon. Les moines adoptent pour costume une tunique blanche et reçoivent le
nom de « moines blancs », par opposition à celui de « moines
noirs » attribué aux religieux de Cluny. Un monastère aux usages plus
rigoureux que la pratique clunisienne de la règle de saint Benoît.
Les maladies et notamment la peste frappent la communauté
qui tombe à douze moines. En 1109, c'est un anglais, Étienne Harding
(1109-1133) qui devient abbé de Cîteaux. Quelques mois après l’élection d'Étienne,
Élisabeth de Vergy, femme du comte Savary de Donzy, fait don au monastère de
terres situées dans le voisinage de l’abbaye.
En 1113 Étienne Harding prend l’initiative de fonder la
première « fille », La Ferté-sur-Grosne, entre Chalon-sur-Saône
et Tournus. Le 18 mai l’évêque de Chalon, Gauthier de Couches, et celui de
Langres, Jocerand de Brancion, participent à la cérémonie de fondation.
Quelques jours plus tard, Bernard de Fontaine, né près de
Dijon, le futur saint Bernard accompagné d’une vingtaine de jeunes gens donne
un élan décisif à cet humble monastère, en le rejoignant.
Les fondations vont alors se multiplier : celle de la Ferté
sera aussitôt suivie de celles de "Pontigny" en 1114, de "Morimond"
et "Clairvaux" dont Bernard sera le premier abbé, en 1115. Par ses écrits
et son influence, Bernard est à l'origine d'une véritable école de
spiritualité. Son idéal monastique est un idéal de combat, il veut réformer
les attitudes spirituelles et morales des chevaliers et des nobles. Il mène une
campagne forte contre la violence de ces derniers, qui trouve une réalisation
dans le livre qu’il adresse vers 1132-1135 aux chevaliers du temple.
Bernard est un jeune noble de grand caractère ayant une
bonne connaissance de la société politique et religieuse. C’est un homme
d’action, un prédicateur ardent capable d’entretenir une controverse avec
tous les grands du monde. Il draine les vocations, et en trente-huit ans, il
fonde soixante-huit abbayes.
La charte de charité rédigée en 1118 par l’abbé Étienne
Harding, successeur d'Aubry organise la vie des moines en une règle d’austérité,
de pauvreté, de pénitence, et de travail manuel. Les cisterciens ne sont pas
comme les clunisiens, seigneurs en nom collectif, ils se font eux-mêmes :
exploitants, défricheurs, laboureurs et éleveurs.
La religion de saint Bernard est éloignée du formalisme,
elle est empreinte d’amour et notamment de celui du culte de la Vierge. Ce
mouvement devient l’un des piliers du christianisme occidental. Saint Bernard
est le conseiller des princes et même du pape.
Il est l’ardent prêcheur au concile de Troyes en 1129
pour faire reconnaître par l’Église et les chevaliers la nécessité de la
création des ordres des moines spécialisés dans la guerre contre l’infidèle.
En 1130, il sauve le pape Innocent III du schisme avec
l’antipape Anaclet. Il conduit la politique du pape Eugène III, et il est en
1146 l’ardent prêcheur de la seconde croisade, à Vézelay.
À la mort d'Étienne Harding, en 1133, Guy lui succède un
mois, puis Rainard, fils du comte Miles de Bar-sur-Seine prend la direction de
l’abbaye jusqu’en 1151. Rainard qui a été moine à Clairvaux, et très
proche de Bernard.
Le 6 avril 1145, le pape Eugène III, ancien moine de
Clairvaux, rend visite à son ancien abbé Bernard.
En 1193 la construction de la grande église, commencée
vers 1140, est terminée. C'est dans cet édifice que seront inhumés les ducs
de Bourgogne, car Cîteaux devient très vite un haut-lieu de pèlerinage. Un
lieu de paix aussi où s'opérèrent des médiations, des réconciliations.
L’abbaye de Cîteaux
En 1209, lors de la croisade contre les Albigeois, Arnaud Amalric, abbé général
de Cîteaux aurait prononcé à Béziers cette terrible phrase : « Tues-les tous,
Dieu reconnaitra les siens ». Vrai ou faux, le résultat sera bien là, au regard
des terribles massacres que subirent les hérétiques du Midi de la France. Cette
hérésie qualifiait comme telle par l'Église catholique était surtout destinée à
combattre des gens qui contestaient à la fois la légitimité du pape et la
subversion des pratiques chrétiennes par un clergé trop avide d’honneurs et
d’argent. Ils prêchaient plutôt l’ascétisme et la pauvreté.
Louis IX, roi de France, visite Cîteaux en 1244, accompagné
de sa mère, Blanche de Castille, de son épouse, la Reine, et de ses frères.
Au début du XIIIème siècle, Cîteaux est à cette époque
l'un des grands centres de la chrétienté. Durant ce siècle a commencé la
construction du grand monastère, pour abriter plusieurs centaines de moines.
L'abbé de Cîteaux acquiert une importance toujours croissante. Vers 1300, il
achète le prieuré de Gilly qui deviendra plus tard la résidence de plaisance
des abbés de Cîteaux.
Le mouvement religieux de Bernard ébranle le monde chrétien
du XIIème siècle comme naguère Cluny. En quarante ans, Cîteaux
devient le chef d’Ordre de sept cent trente abbayes d’hommes et on comptera
près de trois mille fondations au plus fort de cette aventure spirituelle.
Le temps des Croisades
Eudes meurt à Tarse en 1102 en Terre sainte en combattant les infidèles
pour venger la mort de sa fille Florine tuée lors de la première croisade.
Hugues II (1102-1143) surnommé le Pacifique, succède à son père
et comble le clergé de faveur.
Savaric de Vergy vend en 1113, au duc Hugues, le quart du comté
de Chalon-sur-Saône, qu’il possède, car il n’a pas d’héritier.
En 1124, le duc Hugues va aider le roi de France Louis VI, à
repousser l’empereur Germanique qui a envahi la France. Il n’y a pas de
combat, à la nouvelle de l’arrivée de l’armée des Francs, qui est composée
des plus grands princes (comte de Flandre, comte de Vermandois, comte de Nevers,
comte de Blois, comte de Troyes), les troupes germaniques retournent dans leur
pays.
Eudes II (1143-1162) succède à son père.
Eudes assiste en 1146, à Vézelay à l’appel de la seconde
croisade par Bernard de Clairvaux.
En 1150, Eudes soutient le comte de Nevers Guillaume III dans
sa lutte contre l’abbé de Vézelay.
Eudes est présent à Soissons, lors de l’assemblée convoquée
par le roi de France Louis VII, qui instaure une paix générale dans tout le
royaume en 1155. Eudes et tous les grands du royaume, jurent la paix les uns après
les autres.
Il s’attaque aux moines de Vézelay et à l’évêque de
Langres, mais devant la menace du pape, il va expier ses fautes en Terre sainte.
C’est son épouse Marie de Champagne qui exerce la régence jusqu’en 1165,
en attendant la majorité de leur fils.
Hugues III (1162-1192), épouse en 1165, Alix de Lorraine, la
fille du duc de Lorraine Mathieu Ier.
Hugues reçoit, en 1166, du roi, le comté de Chalon que le
monarque vient de confisquer au comte Guillaume Ier accusé et
convaincu de forfaiture. On se rappelle que les ducs sont déjà possesseurs du
quart du comté depuis 1113. Le fils du comte, obtenant le pardon du roi, le duc
lui restitue la part du comté que lui a confié le roi, mais conserve la part
achetée par son aïeul.
Après avoir répudié sa première femme, Hugues épouse en
1184, Béatrice d'Albon, fille et héritière du Dauphiné de son père Guigues
VI. Béatrice est l’arrière-petite-fille du comte de Mâcon Étienne Ier.
Hugues gouverne le Dauphiné en même temps que son duché.
L’année suivante, le duc accorde des chartes communales
contre une forte redevance annuelle aux villes de Dijon, Beaune, Montbard,
Vitteaux et Semur en Auxois. Ces communes élisent un maire qui rend la justice
au nom du duc.
Hugues III vient faire le siège de Vergy tenu par le seigneur
Hugues Ier de Vergy, le duc réclame au seigneur de Vergy de lui
laisser sa forteresse pendant quatorze jours. Il s’agit d’une prise de
possession, Hugues de Vergy refuse. La citadelle étant imprenable, le duc fait
construire des châteaux-forts pour bloquer le château de Vergy. Hugues de
Vergy décide de faire appel au roi de France. Le roi Philippe II intervient et
soutient le sire de Vergy. Hugues III ne cède pas, mais il est vaincu à Châtillon
sur Seine, et doit reconnaître l’autorité du roi.
En 1190, Hugues de Bourgogne et Hugues de Vergy rejoignent le
roi de France et le roi d'Angleterre à Vézelay, point de rendez-vous du départ
de la troisième croisade.
Hugues III participe à la prise d'Acre en 1191, mais meurt en
Terre sainte à la tête de l’armée royale en 1192, quant à Hugues de Vergy,
il regagne ses terres en 1191.
L’extension territoriale
À la mort de Hugues en 1192, son fils Eudes, né de son
premier mariage hérite du duché. Son fils Guigues-André (1192-1236), né du
second mariage, hérite du Dauphiné et ses descendants gouverneront ce
territoire jusqu’en 1282.
Eudes III (1192-1218) épouse en 1199, en seconde noce Alix, la
fille de Hugues de Vergy. L’accord de mariage stipule que le duc cède tout le
pays au-delà de la Tille à la famille de Vergy, et que désormais les membres
de la famille de Vergy, seront sénéchaux de Bourgogne. Il réussit par le
mariage ce que son père avait tenté par la force.
Le 1 mai 1209, Eudes
assiste près de Sens, à la réunion des grands, convoqués par le roi et le légat
du pape, pour décider d’une croisade contre les Albigeois. À
l’été 1209, le duc de Bourgogne Eudes, le comte de Nevers Hervé, le comte
d'Auxerre et de Tonnerre Pierre de Courtenay, Guillaume de Vergy, rejoignent le
roi à Lyon pour le départ de la croisade contre les Albigeois. Après la prise
des villes de Béziers et de Carcassonne, les distensions entre le duc de
Bourgogne et le comte de Nevers arrêtent l’entreprise et chacun retourne dans
ses terres.
Les ducs sont des vassaux dévoués pour les rois de France
leurs cousins. Eudes est blessé à la bataille de Bouvines en 1214 en luttant
avec force et courage au côté du roi de France Philippe II pour la victoire
sur la coalition anglo-germano-flamande. Par ses exploits, Eudes II crée la
popularité du duc de Bourgogne.
À sa mort, c’est son épouse Alix de Vergy qui exerce la régence
jusqu’en 1229, en attendant la majorité de leur fils, et elle commence par
renflouer les finances usées par son mari puis à acquérir des nouvelles
terres, dont la seigneurie de Salins, qu’elle rachète en 1225 à Marguerite
la fille du dernier sire de Salins Gaucher IV. Elle vit régulièrement avec son
fils, dans le château de son enfance, Vergy, qu’elle embellit considérablement.
Hugues IV (1218-1272) fidèle à l’enseignement de sa mère,
passe plus de six cents contrats d’achat pendant son règne.
Il épouse en 1229, Yolande de Dreux, fille du comte de Dreux
Robert III.
L’année suivante, il signe l’ordonnance royale, rédigée
par le roi saint Louis, à Melun, qui réprimande les fraudes et les insolences
des Juifs dans le domaine des prêts d’argent.
Quatre ans plus tard, il est répond à l’appel du roi pour
lutter contre le comte de Champagne Thibaut.
Le duché de Bourgogne au XIVème siècle
Hugues entre en possession des comtés de Chalon-sur-Saône et d'Auxonne en 1237, en
les échangeant avec son oncle, Jean de Chalon, de la famille cadette des comtes
de Bourgogne, contre la seigneurie de Salins. La possession du comté d'Auxonne
lui ouvre une porte de l’autre côté de la Saône, du côté de la Haute
Bourgogne. La possession du comté de Chalon lui permet de s’étendre vers le
sud de la Bourgogne. Les ducs apportent à leurs titres celui de comtes de
Chalon et d’Auxonne. Le duché s’agrandit, et Hugues se heurte aux gens d’église,
hostiles à ce rassembleur.
Il participe à la sixième croisade en 1239/1241, avec le
comte de Champagne, Thibaut, et le comte de Bretagne, Pierre Mauclerc.
Il accompagne le roi lors de la septième croisade en
1248/1252.
Le destin des petites-filles de Hugues IV
En 1248, il marie ses deux fils Eudes et Jean, aux deux filles
du seigneur de Bourbon Archambaud IX. Eudes épouse Mathilde de Dampierre, l’héritière
des comtés de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre. Jean épouse Agnès de
Dampierre, l’héritière de la seigneurie de Bourbon.
Les trois filles de Eudes et de Mathilde, seront les héritières
des comtés de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre (cf. chapitre sur l’histoire
de ces comtés).
La fille de Jean et d'Agnès, Béatrice, épousera Robert de
Clermont, fils de saint Louis, ils seront les ancêtres de tous les Bourbons.
Jean, un des fils de Béatrice et de Robert, sera lui l’ancêtre
des comtes de Charolais. Cette seigneurie formée en 1272, dans la partie méridionale
du comté de Chalon par Hugues IV, passera de la maison de Bourgogne, à celle
d'Armagnac, avant de revenir à la Bourgogne en 1390, grâce à l’achat réalisé
par Philippe le Hardi.
L’alliance avec les rois capétiens
Hugues achète vers la fin du XIIIème siècle une
maison à Paris : l’hôtel de Bourgogne sur la montagne Sainte-Geneviève.
En 1256, le duc accorde aux habitants de Chalon une charte
communale qui stipule qu’ils choisissent leurs échevins moitié dans la
juridiction de l’évêque de Chalon et moitié dans celle du duc. On se
rappelle que l’évêque possède une partie du comté de Chalon depuis le XIème
siècle.
La même année, le duc acquiert les seigneuries de Brancion et
d'Uxelles, dans le Chalonnais et le Mâconnais. Il concède à son conseiller,
Jean de Blanot, celle d'Uxelles en 1259. Cette même année, Hugues obtient la
garde de Besançon et rêve de réunir les deux Bourgognes.
Une chancellerie de Bourgogne voit le jour en 1271.
À la mort de Hugues IV se pose la question de la succession.
Ces deux fils aînés, Eudes et Jean, sont morts, mais ils ont des descendants,
et ces derniers font valoir leurs droits. Le roi de France Philippe III
intervient et règle les différends. Robert II (1272-1306), le troisième fils,
succède sur le duché à son père et épouse en 1279, Agnès de France, la sœur
de Philippe III, et devient un familier de la cour royale. Robert II est un
brillant chevalier, qui aime la chasse et les tournois. Il est grand chambrier
de France. Il achète lui aussi de nouveaux fonds. Il insère dans son testament
une clause qui interdit tout partage du patrimoine ducal et tout apanage. La
Bourgogne devient un bien familial.
En 1282, à la mort du dernier bourguignon sur le Dauphiné,
Robert revendique vainement cette terre en vertu des droits de son arrière-grand-père
Hugues III. Il parvient toutefois à étendre son autorité sur le Revermont.
Il reprend le projet d’union des deux Bourgognes, et souhaite
marier son fils Eudes avec Jeanne de Bourgogne, l’héritière du comté de
Bourgogne, mais celle-ci épouse le futur roi Philippe V. La fille de Robert,
Marguerite de Bourgogne, épouse le frère de Philippe, Louis le Hutin.
La tragique histoire des filles de Bourgogne
Comment ne pas raconter ici, la plus tragique histoire privée
de la monarchie capétienne française. Cette histoire met en scène Marguerite
de Bourgogne, fille du duc de Bourgogne Robert II, et épouse du futur roi de
France Louis X; Jeanne de Bourgogne, fille du comte de Bourgogne Otton IV, et épouse
du futur roi de France Philippe V, frère de Louis X; et de Blanche de
Bourgogne, sœur de Jeanne de Bourgogne, et épouse du futur roi de France
Charles IV, frère de Louis X et Philippe V.
Tout commence en août 1313, quand Isabelle, reine
d'Angleterre, et sœur des trois frères vient en voyage en France. Déjà des
mauvaises langues chuchotent sur le «dévergondage» des princesses. Isabelle
remarque deux frères Gaubert et Philippe, les chevaliers d'Aulnay, qui portent
à la ceinture des aumônières qu’elle a offerte à ses belles-sœurs. Elle
va trouver son père le roi de France Philippe IV le Bel et lui raconte son
histoire. Philippe IV fait procéder à une enquête. Quand les preuves sont évidentes,
le roi n’hésite plus, il fait arrêter ses trois belles-filles et fait mettre
sous la torture les chevaliers d’Aulnay. Ces derniers avouent sous la torture
d’être les amants de Marguerite et de Blanche. Ils sont écorchés vifs, émasculés,
étêtés, pendus par les aisselles et leurs sexes sont jetés aux chiens. Les
deux princesses sont tondues et enfermées dans un cachot. Marguerite meurt en
captivité à Château-gaillard en 1315, Blanche sollicite d’entrer au couvent
et se retire à l’abbaye de Maubuisson, où elle meurt en 1326. Quant à
Jeanne, elle réussit à montrer devant le Parlement son innocence. Elle «savait»
mais ne disait rien par «la honte de son lignage». Son mari Philippe lui
pardonne et le Parlement l’acquitte.
L’union avec le comté de Bourgogne
Hugues V (1306-1315)
succède à son père, mais il n’est encore qu’un enfant de douze ans,
c’est sa mère Agnès de France qui assure la régence, jusqu’en 1311. Il
meurt très jeune à l’âge de vingt et un ans.
Eudes IV (1315-1349),
le second fils de Robert II succède à son frère.
En 1316, c’est la
succession sur le royaume de France qui occupe Eudes. Le roi Louis X vient de
mourir, il a une fille Jeanne, de sa première épouse Marguerite de Bourgogne.
Elle est écartée de la succession pour deux motifs, la débauche de sa mère,
et la fameuse loi salique. Cette hypothétique loi qui empêche les femmes de régner
sur le royaume des Francs. Alors le frère du roi, Philippe de Poitiers accourt
à Paris pour se faire proclamer, mais la seconde épouse du roi Clémence est
enceinte. Le 15 novembre, elle accouche d’un garçon prénommé Jean, qui
devient roi de France, mais il meurt quatre jours plus tard. A-t-il été
assassiné ? rien n’a pu le prouver.
Philippe se proclame
roi, mais les grands du royaume déclarent cet acte une usurpation, parmi eux
Eudes est le plus virulent. Philippe se précipite à Reims pour se faire
sacrer, Eudes essaye de l’en empêcher mais il arrive trop tard. Philippe
devient roi sous le titre de Philippe V. Pour calmer le duc de Bourgogne, il lui
accorde en mariage sa fille Jeanne avec en héritage les comtés de Bourgogne et
d’Artois. Les liens entre les deux familles capétiennes se resserrent.
Eudes IV devient un
suzerain respecté, aidé en cela par sa forte personnalité. Avec l’apport
des terres de son épouse, le duc sort de son duché, et notamment sur les
terres d’outre Saône vers la Haute Bourgogne. Il est le premier pair de
France et lieutenant du roi. Il a la plus belle cour provinciale, les fêtes,
les tournois et les chasses sont somptueux. Il vit aussi bien à Dijon, qu’en
Artois ou à Paris dans l’hôtel Sainte-Geneviève.
En 1328, il accompagne
son roi et beau-frère Philippe VI dans les Flandres, il est blessé à
la bataille de Mont Cassel.
La suite de l’histoire du duché est racontée dans le
chapitre traitant de l’histoire commune du duché et comté de Bourgogne.
Cette page vous plait, vous pouvez la tweeter
|
L'histoire commune du Duché et du Comté de Bourgogne :
|

|
|